Ter-Petrossyan
menace n° 1 pour la sécurité nationale de l'Arménie

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Par Appo Jabarian

Traduction Louise Kiffer
Nous remercions Appo Jabarian pour son aimable autorisation.

Un rapport surprenant a récemment été publié dans les quotidiens "Hayots Ashkharh" et "Golos Armenii", en Arménie. Le rapport révélait qu'une réunion secrète avait eu lieu en mars 1993 entre le président Levon Ter-Petrossyan et le leader des "Loups Gris" (parti du Mouvement nationaliste – Alparslan Tyurkesh). Les Loups Gris turcs sont connus pour leur féroce animosité envers les Arméniens, les Grecs, les Juifs, les Musulmans turcs, les Assyriens, les Iraniens les Daghestaniens, les Arabes, les Kurdes et les Alévis.

Malgré la découverte de plusieurs détails importants de la réunion à l'Hôtel Crillon Place de la Concorde à Paris, plusieurs autres restent inconnus.

12 ans après cette réunion le journal turc 'Milliyet' publia une série d'articles en mars et en avril 2005 concernant les contacts et les accords entre Alparslan Tyurkesh et son fils Tughrul Tyurkesh avec l'ex-président Ter-Petrossyan et son frère aîné Telman Ter-Petrossyan.

Le 12 avril, Hayots Ashkharh écrivait que selon leurs informations "du côté turc", l'ambassadeur turc Bleda, le secrétaire de l'ambassade Menter Shahinler, ainsi que le fils du leader des "Loups Gris" Tughrul Tyurkesh, et du côté arménien l'ex Ministre des Affaires Etrangères Vahan Papazyan, et Jirayr Liparityan, considéré comme 'l'Eminence Grise' dans l'administration de l'ex-président, participaient aux négociations susmentionnées.

Hayots Ashkharh ajoutait: « Ainsi que l'a rapporté Milliyet, citant Samson Eozararat, peu après la réunion, les deux parties discutèrent de la question de la construction d'un monument dédié aux victimes de 1915 (à remarquer: non pas au Génocide de 1915, mais simplement '1915') à la frontière arméno-turque. Le plus remarquable est qu'ils avaient décidé d'écrire: "Nous déplorons la souffrance que nous avons causée": en turc – du côté faisant face à l'Arménie – et en arménien – du côté faisant face à la Turquie ».

Le reporter de Hayots Ashkharh posait la question: « Je me demande quelle souffrance les Arméniens ont causée au peuple turc ? Quel crime avons-nous commis, équivalant au Génocide arménien ? De même, il n'est pas difficile de remarquer qu'en participant à de semblables discussions et en donnant son accord pour la construction du monument susmentionné, L. Ter-Petrossyan, en tant que Président de l'Arménie, avait en fait été un jouet entre les mains de la politique étrangère de la Turquie et de sa défense, et ce dernier présentait sans honte les Turcs comme les victimes 'du Génocide et des Arméniens' – comme ceux qui avaient commis ce Génocide ».

Dans une interview du 2 avril avec Hayots Ashkharh, le professeur Armen Ayvazyan, directeur du Centre "Ararat" pour la Recherche Stratégique parlant des émeutes du 1er mars en Arménie, déclara: « Tout ce qui est arrivé n'est pas une simple tentative de coup d'Etat, ou de révolution "colorée", mais une tentative bien plus dangereuse, une tentative préméditée de provoquer une guerre civile et fratricide... Envisageons un instant que si un contingent ou un groupe de soldats avaient adhéré à cette propagande, si leurs fusils étaient tombés entre les mains des émeutiers, une véritable guerre aurait pu commencer au centre d'Erevan entre les forces armées [arméniennes]. Dans ce cas, le nombre des victimes aurait été immense. Les activités susmentionnées suscitées par Ter-Petrossyan et son équipe illustrent le plus haut niveau d'irresponsabilité politique ».

Il souligna: « Les activités de Ter-Petrossyan avaient atteint un degré extrêmement dangereux, menaçant la sécurité de l'Arménie, et causant potentiellement des conséquences tragiques – fomentation de mutinerie interne dans l'armée arménienne; confrontation militaire, guerre fratricide injustifiable. Tout [cet épisode] a eu lieu alors qu'existait une menace claire et présente d'une invasion militaire massive azérie. Et cela, en aucune situation, n'aurait eu une quelconque justification. »

Dans l'éditorial suivant, du 3 avril, de Hayots Ashkharh, l'éditeur en chef Gaguik Mkrtchyan souligna : « Convenons que A. Ayvazyan fut brutalement honnête envers certains politiciens pro-gouvernementaux qui supplient pathétiquement Ter-Petrossyan d'engager un dialogue avec eux. Il a été si impitoyable envers ces rêves décevants 'chéris' par ces mêmes personnes.
Aussi longtemps qu'il répéteront le mot 'dialogue', ce dernier dorénavant devra être forcé de répondre à la question suivante: Dialogue avec qui, avec ces instigateurs de guerre civile ? Avec celui qui a menacé notre sécurité nationale ? »

Il est compréhensible que le gouvernement Kotcharian, afin de ne pas être calomnié par les néoconservateurs de l'Occident, comme "un régime de chasse aux sorcières" , se soit abstenu de mener et de rendre publique une évaluation du régime de son prédécesseur Ter-Petrossyan en le tenant personnellement ainsi que ses troupes pour responsables de tout le pillage de l'Arménie de 1991 à 1996.

Mais cela s'est retourné lamentablement contre l'Etat arménien. Après dix ans d'absence 'innocente' de l'arène politique arménienne, Ter-Petrossyan, largement discrédité, et forcé de renoncer à la présidence à cause de ses nombreuses fautes en tant que président, refit surface littéralement indemne.

Comptant sur la "mémoire courte" du peuple arménien, il revint comme un outsider. Il critiqua le régime Kotcharian comme un étranger. Toujours comme un outsider, il étiqueta avec vantardise Kotcharian et son principal allié, alors Premier Ministre et candidat présidentiel Serge Sargsyan, de "Turcs et voleurs". Mais il oublia que c'était lui qui avait supplié Kotcharian de quitter son poste présidentiel à Stépanakert, en Artsakh, et de venir à Erevan pour remplir la fonction de Premier Ministre afin de le tirer d'affaire durant les mois de déclin de sa présidence hautement impopulaire.

Ter-Petrossyan oublia même qu'il avait déclenché une sévère critique populaire lorsqu'il avait offert de "retourner" une partie non négligeable des territoires libérés de l'Artsakh arménien à l'Azerbaïdjan turc (La "République d'Azerbaïdjan" avait été artificiellement créée à l'aube tristement célèbre de l'Empire Soviétique aujourd'hui défunt). Il succomba finalement sous la pression de tous les Arméniens du monde entier et démissionna.

Il oublia aussi, comme ça l'arrangeait, que c'était à cause du catastrophique et massif appauvrissement sous Ter-Petrossyan que plus d'un million d'Arméniens économiquement dépossédés participèrent à l'exode. Paradoxalement pour Ter-Petrossyan, sous Kotcharian les statistiques d'immigration de ces dernières années reflètent un mouvement positif d'immigration en Arménie.

Le problème était que non seulement lui avait oublié mais qu'un segment (environ 20 pour cent) de l'électorat arménien avait aussi oublié et s'était une fois de plus laissé prendre par lui. Ainsi, un segment des électeurs arméniens privés des avantages(allocations) économiques confièrent leurs plaintes légitimes concernant des injustices économiques tout à fait valables à un Arménien discrédité, un "Loup Gris" politique.

Afin d'éviter de devenir un contributeur involontaire à un nouveau désastre potentiel, l'appareil judiciaire arménien doit poursuivre Ter-Petrossyan en justice.




L'auteur de cet article, Appo Jabarian, est directeur administratif, éditorialiste et rédacteur en chef du magazine américain "ARMENIAN LIFE", et membre de: "Armenian Americans for Stability in Armenia"