24 avril 1987 ( V.O. anglaise d’Arpine Konyalian Grenier)


Elle est restée debout
Pendant des années, face
A un chevalet de bois
La tête légèrement de côté.

De temps en temps les coups de pinceau répandent
De la suie
Au-dessus d’une toile vierge, noir au fusain
Camouflé avec du blanc de titane, de l’ocre jaune rougeâtre
Délavé pour les enterrements dans le sable
Puis des giclures d’ocre pour l’amer courage, sang de bile,
Pour le sang il n’y a pas
de couleur dans le sable de Deir-Zohr !

Ses mains tremblent lorsqu’elle
Tend le bras
Vers le rocher et le tas de fragments d’os davantage
d’huile de lin pour les pinceaux peut-être
Pour un air plus propre, un ton plus doux
Encore des coups de pinceaux
Puis de l’orange de cadmium
Pour faire ressortir le bleu

Des larmes scintillent
Peut-être un jour
elle peindra

L’aube


Arpine Konyalian Grenier
Traduction Louise Kiffer-Sarian