LES ACADIENS ET LE « GRAND DERANGEMENT »

Pour m'écrire directement - Mon site personnel

Au début du 17ème siècle la France possédait  en Amérique du nord un vaste territoire de l’embouchure du fleuve St Laurent à la vallée de Ohio jusqu’au delta du Mississipi. Ce territoire s’appelait « La Nouvelle France ». A l’époque, il n’y avait pas de Français qui y habitaient, seulement des pêcheurs et des chasseurs, qui revenaient en France, chargés de poissons et de fourrures. Louis XIV voulut exploiter les ressources du Nouveau Monde. Il fit battre tambour, et des volontaire des provinces de France acceptèrent de se rendre dans la « Nouvelle France » . Parmi eux, se trouvaient de nombreux Bretons, et des Poitevins, qui s’établirent dans la capitale Québec, fondée par Champlain en 1608. Ils eurent le temps de prendre racine dans l’Acadie, de fonder un foyer et d’améliorer leur situation. Mais en 1713, la France dût céder une grande partie de sa colonie au Royaume Uni à qui elle céda aussi 1700 habitants de l’Acadie.

Les Acadiens deviennent donc des sujets britanniques. 400 soldats britanniques restent sur place.

 Les Acadiens refusent de prêter au roi de Grande-Bretagne le serment d’allégeance. La population acadienne était passée de 1700 à 15 000 en 62 ans,

 En 1754, la crise éclate. Le gouverneur Charles Lawrence confisque les armes et les embarcations et décrète la DEPORTATION des Acadiens au mois de juillet 1755.

                                  « LE GRAND DERANGEMENT »

 Les Anglais voulaient prendre les fermes et les terres des Acadiens qui étaient les plus fertiles Tous les Acadiens devaient être déportés sans exception. Ils sont d’abord conduits dans différents districts, au fort ou à l’église locale, où ils sont encerclés, leurs maisons et églises brûlées, puis arrêtés et détenus dans des bateaux.

Leurs possessions allaient être confisquées par Sa Majesté.

Lors de leur déportation en 1755, beaucoup d'Acadiens, alors détenus en Angleterre, furent envoyés en France. Dans l'attente d'un embarquement pour la Louisiane, certains patientèrent en Bretagne et dans le Poitou.

Ceux qui n’avaient pas pu revenir en France furent embarqués dans des navires en provenance du Massachussetts. Les déportés furent divisés par groupes d’âge et de sexe et éparpillés ( de 200 à 400 déportés dans chaque bateau) le long de la côte atlantique dans une vingtaine de villes des Etats-Unis.

La Virginie et la Caroline du Nord refusèrent les 1500 Français. Les Acadiens qui s’échappaient étaient chassés, et souvent fusillés.

Les survivants devaient errer sans résidence et sans nourriture, même pendant les durs hivers. Plus de 500 Acadiens moururent à l‘hiver 1758.
Certains furent abandonnés dans les Caraïbes.
Plusieurs se réfugièrent en Louisiane pour devenir les premiers Cajuns.

Charles Lawrence ordonne à ses hommes :  «Vous devez faire tous les efforts possibles pour réduire à la famine ceux qui tenteront de s’enfuir dans les bois ».

Aux Etats Unis ils furent généralement mal reçus car ils n’étaient pas Protestants. On les appelait les Papistes. De plus, ils ne s’intégraient pas dans le moule américain (le melting pot) ils voulaient conserver leur langue, leurs coutumes et traditions. Ils étaient très malheureux, mal logés, souvent sans travail. Plusieurs enfants furent arrachés à leur famille pour être placés en adoption dans des familles anglo-méricaines.

Sur une population totale évaluée entre 12 000 et 18 000 Acadiens en 1755, de 7 500 à 9 000 périrent, soit des effets de la déportation, soit en tentant d'y échapper.

Belle-Île-en-Mer était occupée par les Britanniques, mais le traité de Paris (10 février 1763), qui donnait le Canada aux Britanniques, a permis à la France de récupérer Belle-Île. Un mois plus tard les Acadiens prisonniers en Grande-Bretagne sont libérés et viennent grossir le nombre des réfugiés dans les ports français.

La même année, les Acadiens sont autorisés à revenir en Nouvelle Ecosse (c’est devenu le nom de la Nouvelle France). Les uns s’établissent sur la Côte rocailleuses et peu fertile de la Baie Ste Marie, bien différente des terres fertiles qu’on leur a volées.
 (A cet endroit et une douzaine d’autres villages demeure encore aujourd’hui un bastion important de la culture acadienne.)
Les toponymes francophones seront officiellement anglicisés, alors que les Acadiens continuent à utiliser les anciennes appellations françaises.

Mais la majorité des Acadiens se rendent en Louisiane, en Martinique ou en République Dominicaine, et surtout dans la province de Québec.

En décembre 2003, la gouverneure générale Adrienne Clarkson a reconnu le drame humain de la déportation, mais sans offrir d'excuses formelles. Depuis, le 28 juillet est un jour de commémoration de l'événement.

Il reste encore en France des descendants des Acadiens, qui connaissent bien l’histoire de leurs aïeux.

                                                           * * * * * * * * *

«Les Acadiens sont un peuple, et un peuple est plus fort qu'un Pays. Un Pays est une institution, mais un peuple est plus fort qu'une institution, car il a une âme, il a des rêves, il est vivant....»
(Antonine Maillet)

ACADIENS ET ARMENIENS

Le Festival Arménien de Moncton a pour but de promouvoir la culture arménienne dans la grande région de Moncton. Il a été initié par des membres de l’Association arménienne des Maritimes, association importante qui regroupe plus de 200 familles dans les provinces Maritimes. A chaque édition, le Festival Arménien propose un voyage qui emmène le public des origines de la grande « Arménie historique » à la découverte de l’actuelle république d’Arménie et à la grande diaspora arménienne dans le monde. Aborder la diversité et la vivacité d’une culture qui aurait pu être anéantie par le premier génocide du XXe siècle, faire le lien entre ici et là-bas, issus de la diaspora ou natifs d’Arménie, sur les chemins de racines communes, entre hier et demain… mais aussi permettre aux communautés locales de découvrir et de s’approprier l’histoire dense et tourmentée, dont témoigne l’exceptionnelle richesse du patrimoine arménien vieux de plus de 2000 ans.

La  3ème édition du festival de Moncton en novembre 2009

Chaque édition met en valeur un aspect ou événement plus particulier de la culture arménienne. Cette 3e édition du festival fut dédiée à Komitas, entre autres, compositeur, ethnographe, folkloriste, musicologue, poète arménien. A l’occasion de la célébration de son 140e anniversaire de naissance, le public était convié à découvrir la vie, l’œuvre, le grand éventail d’activités de ce compositeur unique en son genre qui a eu un impact important dans l’art musical arménien et qui représente l’une de ses plus illustres figures. Komitas se démarque aussi des autres compositeurs du XXe siècle. On dit que c’est un précurseur de Bartok.

La  3ème édition du festival de Moncton en novembre 2009 a proposé plus de 4 jours d’activités et de découvertes du monde de Komitas : 3 expositions, 2 concerts, un vernissage spectacle, un mini festival de film, des conférences et classe de maître à l’Université de Moncton, des interventions dans les écoles des districts 01 et 02, … de la musique, du chant, de la danse, des contes, des dégustations, autant de regards sensibles pour comprendre, partager et transmettre!

Sylvia Kasparian
Directrice artistique et présidente
Festival Arménien de Moncton