LE KARABAGH
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LES VRAIES MOTIVATIONS DE BAKOU

Dans les manuscrits du Vme le nom historique du Karabagh est : ARTSAKH, voulant dire : forêt dense. Il fut la 10me  province Royaume de la Grande Arménie.
La région des plaines, est appelée KARABAGH, par les envahisseurs Perse au 14me  siècle. Il signifie : « jardin noir », en évocation de la couleur noire de sa terre, très fertile, propre à nourrir de ses terres l'Arménie toute entière.
Pour la région montagneuse, son nom actuel, HAUT KARABAGH, est une traduction du russe « Nagorny Karabagh ».
Sa superficie est de 4.400 km², et même de 5.000 km² avec l'intégration des territoires tampons de Latchine et de Kelbadjar. Situé au Sud-est de l'Arménie et au Sud-ouest de l'Azerbeidjan, (à 250 Kms de Bakou) il est constitué de 5 régions :
Martakert, Askéran, Martouni, Chouchi et Hadrout.
Le climat est tempéré avec une moyenne annuelle de 10,5° degré, variant de :
+ 22° a - 6,9°. La pluviométrie est de 480 à 7 m/m.
La hauteur moyenne, est de 1100 mètres, au-dessus du niveau de la mer, avec le Mont Mrav à 3343 mètres, et le point culminant à 3.724 mètres, le Mont Gomshasar,
Les montagnes du Karabagh, sont les murailles de fer, elles sont outre une défense naturelle et un bastion irréductible et, aussi un dernier rempart pour l'Arménie, entre l'Islam et la Chrétienté.

Souvenons-nous de cette phrase du héros national :
Monté Melkonian :
 

« Si nous perdons l'Artsakh, nous tournerons la dernière page de l'Histoire de notre peuple » !

 

Pour y accéder par la route Erevan-Stépanakert, 341 Kms, il faut compter environ 4 à 5h en empruntant l'unique voie, le corridor de Latchine (8 Kms), aussi dénommée :
« Route de la Vie » reconquis de haute lutte le 18 mai 1992, véritable cordon ombilical qui permet aujourd'hui de relier au Sud-Ouest, le Karabagh à l'Arménie, levant ainsi 3 ans de blocus azéri. Latchine était peuplé de Kurdes, il a été appelé le Kurdistan Rouge.
En désenclavant le Karabagh et en établissant des relations terrestres avec l'Arménie, dés le 30 mai, des centaines de tonnes d'aide humanitaire, vivres, médicaments et autres matériels prioritaires, ont pu être livrés à Stépanakert.
Ce qui est un corridor aujourd'hui avait été une région peuplée d'Arméniens mais, soigneusement vidée de sa population, pour isoler le Karabagh de l'Arménie.

Cette région est en voie de repeuplement.
L'aéroport de Stépanakert ( Khodjalou ) est impraticable, suite à la guerre.

L'ARTSAKH, terre arménienne séculaire, faisait partie de la Grande Arménie jusqu'au Vme siècle. Christianisé au IVme siècle, il a figuré comme partie essentielle de l'Arménie. Occupée par les Perses au IVme  siècle, par les Arabes au VIIIme , semi indépendant jusqu'au milieu du XIIIme siècle, annexé par les Tatars Mongol et, sous domination Perse du XVIme  au XVIIme. Il a évolué dans un environnement essentiellement musulman, pour passer sous le régime tsariste, après la conquête des russes en 1828,avec l'espoir de ses aspirations à l'indépendance, qui a été vain, même si les Arméniens les ont aidés à chasser les Turcs.
Les grandes familles princières arméniennes, les MELIKS, ont détenus des principautés indépendantes où ils exerçaient tous les pouvoirs : la justice, les impôts, et l'armée. Ils étaient unis et pleinement souverains sur leurs terres qu'ils ont défendues contre les invasions. Coalisés contre les envahisseurs perses et ottomans ils ont pu garantir une relative stabilité politique.
Ces principautés ont été au cours des XVIme , XVIIme et XVIIIme siècle, le dernier refuge de l'identité nationale arménienne.
Mais l'ambition démesurée d'un MELIK ayant soif de pouvoir, a mit fin à cette union, en tuant l'un de ses frères et concluant un accord avec les Perses.

1915, circonstance tragique du Génocide perpétré par les turcs, qui a causé la mort, dans des conditions effroyables de 1 500.000 Arméniens.
1917, révolution russe. Le KARABAGH, allait-il être enfin libéré par l'armée rouge ?
L'intérêt supérieur des bolcheviks ne le permettait pas, car de tout temps, il a été considéré comme un point stratégique au Caucase, notamment en raison de l'intérêt des européens, et surtout des anglais, convoitant le pétrole de Bakou sur la mer Caspienne, qui fournissait en 1914, plus de 50 % de la consommation mondiale.
Le Karabagh est finalement rattaché à l'Azerbeidjan.
Le 20 septembre 1918, les Arméniens par décision du Congrès refusent de se soumettre aux azéris. Les troupes alliées germano- turques débarquent alors à Bakou.
Il en résulte des atrocités et, 30.000 Arméniens massacrés en 3 jours. Le gouvernement azéri proclame l'annexion du Karabagh, et y envoie un Gouverneur Général sous couvert du Haut Commandement des Alliés.
 le 2 septembre 1918 .... et après : " il en résulte des atrocités et 30000 arméniens massacrée en 3 jours. Fath Ali Khan Khoisi, 1er ministre d'Azerbaidjan, responsable des progroms de Bakou de septembre 1918, a été abattu par Aram Yerganian, en juin 1920 à Tiflis, dans le cadre de l'Opération Némésis (Déesse de la Vengeance), crée par le F.R.A.à Erevan et à Boston en 1918 , dans le but de traquer et de tuer les responsables des massacres et du génocide.
Le 9 octobre, le commandant turc, Nouri Pacha, entre à Chouchi (ancienne capitale) avec 5000 hommes, et la met à feu et à sang, (5.000 morts), malgré une résistance héroïque, dirigée par Sarkis Méghrabian.
Le 15 novembre 1918, le grand héros, le général Antranig Ozanian (1866-1927), fait mouvement avec sa troupe depuis Goris, pour libérer la région. Il a vaincu la résistance des forces armées turques et tatars, mais le Commandement britannique, dirigé par le général Thomson fort de 30.000 hommes, lui demande de stopper et d'attendre la résolution du problème du Karabagh lors de la future Conférence de la Paix de 1918 à Paris. Dépité Antranik retourne à Goris.
Il n'a pu répondre aux appels et à la demande du peuple du Karabagh pour se joindre à eux, afin de libérer le Karabagh du joug turc. Enterré au Père Lachaise à Paris, sa dépouille mortelle a été transférée en Arménie le 17 février 2002.
En décembre, le Haut Commandement Britannique, alors en charge du Caucase favorisa, par anti-bolchevisme, les visées de l'Azerbeidjan sur le Karabagh, en empêchant la jonction avec l'Arménie. Ils exigent la soumission aux autorités azéries.
Cette conduite turcophile de l'armée anglaise, pays "éclairé" , par leur indifférence cruelle face à la souffrance des Arméniens et de leurs justes droits, a été la cause d'effusion de sang et de massacres au Karabagh.
En 1919, Mustapha Kemal, alors inspecteur général de la 3me armée turque, proclame au Congrès d'Erzeroum : « la Turquie pour les Turcs », sans aucune concession territoriale. Il avance dans le Caucase, cherchant à joindre les nationalistes azéris qui combattaient contre les Arméniens, qui tentaient de préserver leurs territoires : du Nakhitchevan, du Karabagh et du Zanguézour.
Kemal se rapproche de l'Union Soviétique, afin d'entériner les territoires arméniens confisqués de, Kars et Ardahan. Les Arméniens sont totalement abandonnés.
C'est ainsi, qu'en 1919, les TATARS, depuis l'indépendance de l'Azerbaïdjian, nouvellement créé de toute pièces grâce à l'appui de l'empire ottoman deviennent : Azéris.
L'Azerbeidjan est alors créé de toute pièce grâce à l'appui de l'Empire ottoman, qui entend mener à terme son grand projet d'expansion de l'islamisme turc, du Bosphore jusqu'à l'Asie Centrale.
Le 27 avril 1920, Lénine envoie la 11ème armée rouge à Bakou, et le lendemain l'Azerbeidjan est soviétisé. Ainsi se créa un nouvel Etat : l'Azerbaïdjan, et par conséquent, le peuple : azéri. L'Arménie est soviétisée neuf mois après.
Le 12 mai 1920 l'Armée Rouge arrive à Chouchi.

Les représentants de l'Arménie acceptent de se joindre à l'Union soviétique mais, à la condition que le Karabagh soit réintégré à l'Arménie.
Et, en réintégrant le Haut Karabagh à l'Arménie, la Russie, pensait trouver ainsi une solution aux litiges.

Le Karabagh et le Nakhitchevan sont rattachés à l'Azerbeidjan soviétique.

Le Nakhitchevan, province arménienne, occupée par les turcs est rendu aux Arméniens, en 1917 mais, annexé en mars 1921, avec l'accord signé entre l'U.R.S.S. et la Turquie par Lénine et confirmé par Staline. Il appartient aujourd'hui à l'Azerbaïdjan, mais en est séparé par le Karabagh. Ce qui a déclenché un important nettoyage ethnique, et une destruction de toutes traces de l'existence arménienne.
Dés le début des années 1990, l'enclave est devenu la plaque tournante de nombreux trafics, un des passages des filières de l'opium à destination des laboratoires turcs.

Le 3 juin1921, le Comité Central décide de garder le Haut Karabagh au sein de l'Arménie. Il décide même d'y organiser un référendum afin d'assurer de façon formelle le droit des peuples à l'auto détermination, par lequel les autorités de la R.S.S. d'Azerbeidjan, nouvellement créé, déclarent renoncer à leurs prétentions sur les territoires, en reconnaissant officiellement le droit à l'autodétermination libre et totale du peuple du Karabagh.
Le 4 juillet 1921, après le référendum, le Bureau décide à la majorité des voix, le rattachement à l'Arménie.

Mais . . . dès le lendemain, le 5 juillet, les bolcheviks russes, hantés par l'idée de répandre la révolution prolétarienne dans l'Orient musulman, et sous couvert de la fraternité entre les peuples s'y opposent par une décision arbitraire, et le Karabagh revient à l'Azerbeidjan.

Joseph Staline, alors « commissaire aux nationalités », a pris une décision surprenante, il est revenu sur sa promesse, surtout quand il se rendit compte que le gouvernement soviétique avait besoin d'alliés diplomatiques. En effet, la Turquie s'engageait alors à aider Moscou, si l'enclave arménienne du Karabagh revenait à la R.S.S. d'Azerbeidjan.
Il offre unilatéralement le Karabagh.

Le KARABAGH et le NAKHITCHEVAN sont ainsi rattachés à l'autorité de la République Soviétique Socialiste d'Azerbeidjan, en dotant le Karabagh d'un statut de région autonome, qui est effectivement mis en place le 1er juillet 1923.

Un petit détail, à méditer, le vote de l'attribution du KARABAGH à l'AZERBAÏDJAN a été remporté à cause de la voix décisive d'un Arménien.

Le KARABAGH peuplé à 95 % d'Arméniens, 3 % d'Azéris, 2 % de Russes, d'Ukrainiens et autres aurait du être rattaché à l'Arménie.

Rappelons cette phrase du poète Yeghiché Tcharents, (1887- 1937) emprisonné lors des grandes purges de 1936-1938, qui a écrit en guise d'héritage, sur les murs de sa prison :

« Peuple arménien, ton unique salut réside dans la force unificatrice ».

Le nationalisme Arménien demeurant une menace potentielle à la souveraineté soviétique totalitaire, qui applique le : diviser pour mieux régner.


Et, sans tenir compte des problèmes ethniques et religieux, les Arméniens vont être soumis, pendant plus de 70 ans (de 1920 à 1991) à la persécution, à la discrimination et à l'étouffement culturel.
Ainsi le problème du KARABAGH, n'est pas résolu mais, gelé.
Les Arméniens doivent renoncer à leur rêve d'une grande Arménie unifiée et à leurs aspirations démocratiques.
Les Azéris commencent alors une politique de destruction systématique, physique et intellectuelle de toute présence et trace arméniennes.
Dés 1928, 118 églises arméniennes sont fermées, et 276 religieux disparaissent, alors que les mosquées comblaient largement les besoins de la population musulmane.
Les liens culturels avec la R.S.S. d'Arménie sont coupés.

Il est important de souligner, que de nombreuses protestations de nature pacifique, ont été présentées (en 1945,1966 et 1977) au pouvoir de Moscou, afin d'intégrer le HAUT KARABAGH à l'ARMENIE. Mais en vain. Toutes les revendications sont étouffées.

A partir de 1960, les autorités azerbaïdjanaises ferment plusieurs écoles arméniennes. ''histoire de l'Arménie est supprimée du programme des écoles, et remplacée par l'histoire de l'Azerbaïdjan.
Ils exercent une discrimination pour l'occupation de postes officiels, qui n'étaient pas attribués aux Arméniens.
Ils ont aussi gêné les possibilités économiques, en ne construisant aucune route reliant les villages arméniens entre eux, et de plus, les voies de communications existantes n'étaient pas entretenues.
Les émissions de radio et de télévision en provenance d'EREVAN sont bannies.

Discriminations, violences, exigences de production exorbitantes, ont pour objectif de contraindre la population à l'exil, (en Russie, en Géorgie et dans les pays de l'Est).

Au début des années 1980, les Arméniens ne représentent plus que 75 % de la population, contre 95% en 1921. Et de plus le gouvernement encourageait les azéris, qui ont une démographie galopante, à s'installer sur les terres arméniennes.

Des centaines de monuments arméniens, d'églises, de monastères et de cimetières ont été profanés ou, complètement détruits, démantelés, bien souvent réutilisés comme matériaux de construction.
Des « khatchkars » ( croix de pierre ), stèles funéraires taillés dans la pierre, sculptées par des maîtres et polies par le temps, ont été vandalisées et détruites mais, même en morceaux, ils veilleront sur les corps des arméniens.
Ils resteront la mémoire des générations.
Ce sont des vestiges historiques dont les plus anciennes encore visibles datent de : 801, constituant la preuve, mais aussi la mémoire inaltérable, de l'attachement des Arméniens à leur terre et à leur religion.
Manifestement les azéris voulaient décourager les Arméniens de rester et de vivre sur leur terre, du KARABAGH, en interdisant les cours de langue arménienne, en les privant de leur religion, en les incitant à l'islamisation, en fermant ou détruisant des églises, en vandalisant les cimetières chrétiens

En 1962, 2.500 habitants du Karabagh envoient une pétition à Khrouchtchev, pour dénoncer la politique de discriminations économique et ethnique, et demander le rattachement du Karabagh à l'Arménie. Le Kremlin envoie même un observateur russe dans la région, accompagné du Maréchal Baghramian Ohannès (1897-1982), originaire du Karabagh, volontaire de la 2me Armée de Caucase, pour apaiser la situation.
Et lorsque les représentants soviétiques de Bakou sont venus à Stépanakert pour l'inauguration, en 1968, du monument sculpté par Sarkis Baghdassarian « Dadig et Mamig » (les grands parents) représentant leurs visages, ils demandèrent :
« Ces personnages n'ont-ils pas de jambes ? » L'artiste a répondu :
« Mais si, et, elles sont profondément enracinées dans leur terre »
Espérons que la jeunesse se souvienne de ce qu'ils disent symboliquement :
« Nous sommes nos montagnes », et qu'elle reste implantée comme les statues et ne quittent pas le Karabagh.
Car les autorités soviétiques avaient essayé d'en empêcher la construction et qui plus est de la démolir, mais la population a fait de nombreuses manifestations pour les en empêcher.

1988 restera une année « folle » pour les arméniens . . . allant jusqu'au séisme, du 7 décembre, à 11h 41, d'une intensité de 6,9, détruisant une partie du nord de l'Arménie. On y dénombra 25.000 morts, et 400.000 sans abri.

Le 20 février 1988, le KARABAGH dont la population arménienne est de 80%, place ses espoirs en Mikhaïl Gorbatchev, et demande l'application de la perestroïka, aux questions nationales arméniennes, et le rattachement du Karabagh à l'Arménie.
C'est un séisme mais, politique. L'euphorie est totale. Enfin une Arménie libre ?

Les grèves et les manifestations se multiplient d'abord à Stépanakert, puis à Erevan.
Il se forme un « Comité Karabagh » symbole de la liberté et de l'unité, composé d'un noyau d'intellectuels, pour les soutenir.
Des personnalités de l'intelligentsia soviétique tel que Anatoly Sobtchak du mouvement démocratique et l'académicien et prix Nobel Andreï Sakharov, soutinrent la demande des Karabaghtsis. Ce dernier a dit à cette époque :
 

« Le problème du Karabagh est une affaire d'ambition pour l'Azerbaïdjan,
et une question de vie et de mort pour le peuple du Karabagh
».

Un million d'Arméniens, le tiers de la population, rassemblés à Erévan réclament le rattachement, légitime, à l'Arménie, le retour à la démocratie, la reconnaissance de la langue arménienne comme langue officielle, l'adoption du nouvel hymne national.
Et de plus, la commémoration officielle des dates du génocide de 1915, les 24 avril, et les 28 mai, comme dates anniversaires de la création de la 1ère République Indépendante Arménienne, en 1918.

Et déjà, pour fêter le 70me anniversaire de l'indépendance, le 28 mai 1988, apparaissent au grand jour les drapeaux tricolores, rouge, bleu, orange, pourtant interdits, remplaçant le drapeau rouge du communisme, imposé pendant 70 ans.
Le nationalisme arménien, nationalisme de frustration durant des décennies, a surgi au grand jour. Le responsable communiste d'Erevan, hué, ne peut prendre la parole.

Mais, Moscou veillait au grain. La riposte ne se fait pas attendre.
Ne voulant pas de division, le Présidium du Soviet d'U.R.S.S., avec Gorbatchev, déclarent la sécession illicite. L'état soviétique pensait qu'avec une bonne répression, il mettrait un point final aux problèmes du KARABAGH, et surtout, empêcherait les mouvements nationalistes dans les autres républiques.
Gorbatchev profite de la situation pour engager la répression, il arrête et, emprisonne à Moscou, les membres du Comité de Libération du Karabagh.
Il décrète l'état d'urgence, et intervient brutalement pour soutenir les Azéris.

Du 27 au 29 février 1988, Les revendications pacifistes arméniennes font ressurgir les vieux démons. Les Azéris, en profitent et organisent un pogrom, orchestré par Moscou à Soumgaït (ville industrielle proche de Bakou), ou vivaient 18.000 Arméniens. Ils sont victimes d'un effroyable massacre minutieusement préparé et perpétré, sous l'oeil bienveillant de la police locale.
Sur les coupables reconnus, seuls trois seront condamnés, mais aussi acclamés comme héros. C'est le réveil de l'arméno phobie azérie, et le début d'un nettoyage ethnique.
Les autorités falsifient même les états civils pour dissimuler le nombre des victimes. Des chiffres font état de centaines de victimes arméniennes.
C'est encore une étape de plus, dans le désir de liquidation de la présence arménienne, car il est suivi par celui de Gandja en novembre.

Le 23 mars 1988, la région du Haut Karabagh, autonome au sein de l'Azerbeidjan, demande son rattachement à l'Arménie.
Le Politburo oppose encore un refus catégorique aux revendications arméniennes, prétextant qu'il n'accepterait jamais de soutenir un peuple au détriment de l'autre.
Il est évident que la double caractéristique des Azéris, turc par la langue, chiites par la religion, leur offre des appuis extérieurs que Moscou doit prendre en considération.

Le 15 Juin 1988, après le refus soviétique, le Soviet suprême d'Arménie, sous la pression de la rue, vote à l'unanimité, le détachement de la R.S.S. d'Azerbeidjan, et son rattachement à l'Arménie, (la mère patrie).
Le 17 juin, le Soviet Suprême d'Azerbeidjan vote une motion contraire.
Le 20 juillet, le Présidium du Soviet Suprême d'U.R.S.S. réaffirme l'impossibilité de toute modification frontalière et, rappelle qu'une loi confirme la juridiction azerbaidjanaise sur le Karabagh.
Décembre 1988, les troupes soviétiques, soutenues par les Azéris, mettent en oeuvre le déplacement des Arméniens (comme l'avaient fait leurs coreligionnaire turcs, 75 ans avant) pour les chasser de leur terre ancestrale, préparant le terrain à l'invasion.
Trois cent mille Arméniens sinistrés quittent la région, et les Azéris vivant en Arménie et au Karabagh (500.000) se rendent en sens inverse, en Azerbeidjan.
Lors d'un entretien à Ankara, en 2000, l'ancien Président azéri se prononce même en faveur de réunification entre :
     « Les turcs anatoliens et azéris dans un même état ».

Puis succéda une période de doute, concernant la position de l'U.R.S.S.
L'État soviétique n'a pas joué le rôle de conciliateur mais il a pensé, comme il en avait l'habitude, qu'avec une bonne répression, il mettrait un point final aux problèmes du KARABAGH, et surtout empêcherait les mouvements nationalistes dans d'autres régions.

Et rapidement, le Présidium du Soviet d'U.R.S.S., ne voulant pas de division, décrète la sécession illicite, déclare l'état d'urgence, et au nom de la « Pax sovietica » intervient brutalement pour soutenir les Azéris.
Les troupes soviétiques ont même cautionné les attaques de villages arméniens, plongeant la région dans une impasse, qui dégénéra des conflits inter ethniques sous forme de guérilla, en une véritable guerre.
Il était évident que la fraternité des peuples de l'Union Soviétique n'était qu'une illusion.
En juin 1989, le Comité Karabagh, , dont les membres emprisonnés à Moscou, avec Levon der Pétrossian sont libérés (6 mois après le tremblement de terre) sous la pression des manifestations en Arménie et l'action des O.N.G., qui avaient pris la défense des prisonniers.
Ils obtiennent même, un vote de condamnation du Parlement européen.

Le 19 janvier 1990, recommence le "nettoyage" ethnique à Bakou, où le sang a coulé avec la même cruauté, dans le but de chasser les Arméniens y vivant, afin de s'approprier leurs biens. Pendant 7 jours, c'est une véritable chasse à l'homme selon le mode opératoire de Sumgaït. C'est une semaine de violence et de haine. Ces agressions sont orchestrées par le Gouvernement de la République Soviétique de l'Azerbaïdjan.
Le 20 janvier 1990 Gorbatchev donne l'ordre aux tanks soviétiques de restaurer l'ordre.
Fin novembre 1990  après s'être assuré le contrôle de l'aéroport de Khodjalou, l'administration azérie bloque les routes en direction de l'Arménie, ainsi que les communications téléphoniques.
En janvier 1991, le massacre de Soumgaït restant impuni, il engendre d'autres pogroms en toute impunité.
Et recommence le « nettoyage » ethnique à Bakou, où le sang a coulé avec la même cruauté, dans le but de chasser les Arméniens y vivant, afin de s'approprier leurs biens.

Le 2 septembre 1991, la proclamation officielle de l'indépendance de la république de l'Artsakh, mais reste au sein de l'URSS.
Le 2 novembre, l'Azerbaïdjan supprime le statut d'autonomie du Karabagh et déclenche des opérations militaires d'une rare violence, qui ont durées jusqu'au printemps 1994, malgré le cessez le feu de 1993.
Le 21 septembre 1991, l'Arménie proclame son indépendance par référendum.
Levon Der Pétrossian est élu Président de la République.
Il a été le premier président de la nouvelle République d'Arménie.
Le 10 décembre 1991, les autorités du KARABAGH organisent une consultation, sur la question de l'indépendance pour la région.
Elle est approuvée par une écrasante majorité, qui légitime son indépendance.

Le 25 décembre, Gorbatchev, qui soutenait les revendications de l'Azerbaïdjan quitte la scène politique et le Kremlin, et le drapeau tricolore russe remplace le drapeau rouge soviétique. L'U.R.S.S. n'existe plus !!!

Le 28 décembre 1991, élection du premier Parlement et création de la République du Haut Karabagh, avec pour Président, le dirigeant dashnag, Arthur Meguerditchian.
A cette période il n'y avait encore, ni Président, ni Gouvernement.
C'est l'Assemblée qui gouvernait.
Dés le début 1991, l'Azerbaïdjan lance des attaques à grande échelle contre les villages arméniens. Ils utilisent, en outre, l'aviation et même la marine basée dans la Mer Caspienne, pour bombarder la population civile, qui manquait, d'approvisionnement, d'eau, de médicaments, d'assistance médicale.
Malgré leur supériorité numérique, les Azéris ont eut recours à des mercenaires afghans, turcs, tchétchènes et des conseillers militaires américains. Le Karabagh, lui a reçu l'aide de l'Arménie et de la diaspora. L'attitude de la Russie au cours du conflit a été pleine d'ambiguïtés.
Les deux côtés ont reçu l'aide russe.
En 1992, Robert Kotcharian, parvient à la tête du Conseil de Défense de la nouvelle République du Karabagh, et réorganise avec l'aide du Ministère de La Défense arménien, les forces armé&es du Karabagh. 
Mais les troupes arméniennes par leur courage et leur détermination et leur « don de soi » ont réussies à repousser les envahisseurs, et libérer les territoires occupés.
Ce conflit est considéré comme une guerre civile, entre une minorité nationale et le pouvoir central, alors que les Azéris aurait voulu le présenter comme un conflit international entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
Ce qui d'ailleurs n'a été retenu ni par l'ONU ni par l'OSCE.
Les résolutions de 1993 parlent plutôt « d'avancées militaires » des « forces arméniennes locales », sans désigner l'État arménien. Et nous, nous parlons de « territoires libérés ».
Ce qui n'empêche qu'en réponse à « l'occupation » des terres arméniennes la Turquie exerce dés avril 1993, un blocus avec l'Arménie.
L'Azerbaïdjan a été la première république musulmane de l'ex U.R.S.S. reconnue par Ankara. Le président Demirel a dit en 1993 au journal Arménien de Turquie : Marmara : « Je déclare ouvertement au monde entier que la Turquie et l'Azerbaïdjan sont deux pays frères. Ils représentent une seule nation ».

Le 12 mai 1994, un cessez-le feu est instauré, et met fin à cette terrible guerre, qui a coûté la vie à 25.000 Azéris, et à 5.000 Arméniens, sacrifiés à cette juste cause.
     Ce qui confirme bien l'attachement des Arméniens à défendre leur terre.
     Ils ont lutté avec courage pour maintenir intacte la flamme de la liberté.

880 bâtiments ont été détruits, 100.000 immeubles et maisons sont rendues inhabitables, 600 écoles et institutions éducatives, 250 centres de soins et hôpitaux, et la plupart des monuments de la zone occupée, sont mis à sac ou détruits

Le KARABAGH actuel, qui n'a jamais fait, historiquement, partie de l'Azerbeidjan, n'est qu'une partie du KARABAGH, mais nous sommes maintenant dans un pays indépendant libéré du joug azéri et du joug soviétique, reconnue « de facto » uniquement par l'Arménie. Le huitième du territoire de l'Azerbaïdjan, une zone tampon plus grande que le Haut Karabagh, reste occupée par les troupes arméniennes.
Le conflit reste toujours dans l'impasse. D'autant plus que la dislocation de l'U.R.S.S., la guerre contre les Arméniens, l'enjeu pétrolier, ont contribués a installer en Azerbaïdjan un islamisme radical dans cette région, trop longtemps athée.
Durant le mois d'août 2004, le porte-parole du ministère de la Défense d'Azerbeidjan, déclarait : « d'ici 20 à 30 ans, les Arméniens seront chassés de toute la Transcaucasie, et il n'existera plus d'État appelé, Arménie ».
Le temps n'est malheureusement pas encore venu de fondre nos chars, pour construire des moissonneuses. Il faut rester vigilant.

Heureusement la diplomatie a pris le relais, encadrée par le groupe de Minsk, dont les coprésidents sont la France, la Russie et les U.S.A., et de l'O.S.C.E.
(Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), largement soutenue par l'O.N.U., afin de rechercher une solution pacifique.
Le litige s'éternise parce que les enjeux géopolitiques sont importants. La menace directe qu'a paru faire peser le conflit sur les perspectives pétrolières compromettrait la sécurité des investissements (le front se trouve à 30 Km de l'oléoduc Bakou - Tbilissi - Ceyhan). La Russie voudrait garder son influence sur ce territoire, et les Américains voudraient ménager la susceptibilité de leur allié turc et, s'imposer sur le Sud Caucase comme ils l'ont fait en Georgie et en Ukraine.
La Turquie et l'Azerbeidjan exercent solidairement un blocus, en raison de la crise du Karabagh, qui ne facilite pas les échanges commerciaux.
Cette guerre gagnée, a laissé des traumatismes, et une économie complètement affaiblie. L'après-guerre est plus difficile à gérer que la guerre.
Il faut surmonter les lourdes conséquences d'une guerre destructrice, et bâtir la paix.

La victoire militaire du Karabagh et, son indépendance de fait, ont dans la conscience des Arméniens, une valeur symbolique porteuse d'une grande charge affective.
Et là où une goutte de sang a été versée, repoussera une herbe encore plus belle, encore plus verte.

Il reste aujourd'hui à gagner la guerre économique et culturelle qui sera déterminante pour l'avenir du pays, aidée en cela par toutes les organisations arméniennes de la diaspora, et aussi par les organisations non arméniennes, qui apportent le soutien financier et moral au gouvernement.
A défaut de beaucoup de ressources, chacun fait face et s'accroche à cette terre chèrement gagnée, en espérant une paix durable.
Aujourd'hui, seule une démarche pluraliste de reconnaissance des différences, respectueuse des spécificités nationales pourra rétablir le dialogue.
Le souhait du gouvernement, est de régler le conflit avec l'Azerbeidjan d'une manière pacifique.
En effet, la loi soviétique du 3 avril 1990, autorisant la sécession en U.R.S.S., et la proclamation de l'indépendance de l'Azerbaïdjan renvoie au territoire de sa République de 1920, qui n'incluait pas le Karabagh, nous le fait espérer.
Toute solution contraire aux légitimes aspirations du peuple arménien deviendrait une source de nouvelles convulsions, et de troubles.

Notre résolution à vivre en tant que nation libre et souveraine sur nos terres est, incontournable et irrépressible. Chaque pouce de ce territoire porte l'histoire de nos pères. Aucun envahisseur ne pourra défaire leur volonté farouche de vivre libres et indépendants sur cette terre du Karabagh, à reconstruire.
D'ailleurs, pourquoi le peuple de l'Artsakh n'aurait-il pas le droit à la liberté ?

GENERALITES

La République du Haut Karabagh, est un État pleinement constitué, qui remplit tous les critères d'adhésion au Conseil de l'Europe. Il n'est pas reconnu internationalement, mais a tout les attributs d'un pays indépendant. Elle est reconnue « de facto » par l'Arménie.
Ses structures étatiques sont celles des États occidentaux, dont il s'est inspiré pour rompre avec le communisme. Il n'a aucune reconnaissance internationale, mais cela ne l'empêche pas d'exister, de se reconstruire et de prospérer.
Depuis le 8 janvier 1992 elle a un gouvernement, et un parlement qui a établit une Constitution et a adopté un drapeau spécifique le 2 juin 1992 et, un hymne national.
Le Président et le Parlement sont chacun élus pour cinq ans au suffrage universel direct.
Élu Président du Karabagh par le parlement le 22 décembre 1994, Robert Kotcharian est réélu le 24 novembre 1996.
Il a été le premier Président élu par le Parlement.
Il a accepté ensuite d'être Premier Ministre en Arménie en 1997.
Mr Arkady Ghoukassian (natif de Stépanakert) qui a été ministre des Affaires Étrangères du Karabagh depuis le 23 juillet 1993, est alors élu Président, le 1er septembre 1997, et réélu par le peuple au suffrage universel en 2002, selon les critères d'une société démocratique, constatés par des observateurs internationaux.

Le 3 février 1988, le Président Der Pétrossian qui se prononçait en faveur d'un compromis équivalant à l'abandon du Karabagh, mais face à la crise et à la déstabilisation dans le pays, annonce sa démission. Ce qui conduit à des élections anticipées.
Robert KOTCHARIAN ( le Kharabaghtsi ) est alors élu Président d'Arménie.

La langue officielle est l'arménien, mais une certaine partie de la population utilise encore un dialecte, qui était une certaine forme de résistance, afin de ne pas utiliser les langues de l'occupant, le russe et le turc.
La monnaie est la même qu'en Arménie : le dram, **.
Le salaire moyen est de **190 euros.
Les impôts directs sont de : 5 %
L'armée est forte de 15.000 hommes (10% de la population).
La religion est chrétienne appartenant à l'Église Apostolique, et à quelques protestants

La population de 190.000 personnes en 1988, est de ** 150.000 en 2002, dont 55.000 à Stépanakert. Elle est en constante augmentation, due à la natalité, d'une part, (on compte 3 mariages par semaine), mais aussi par les facilités offertes à ceux qui désirent s'installer au pays. En 2003, 156 familles se sont installées au Karabagh.
Un vaste programme de privatisation a été mis en place, en 1995.
Les petites et moyennes entreprises commencent à fleurir. Le gouvernement encourage fortement l'installation d'entreprises plus importantes.

ECONOMIE.

Le sous-sol est assez riche en cuivre, plomb, or, et en matériaux de construction tels que le marbre, le granit et, le basalte.
Une mine a été remise en exploitation à Drembon. Elle emploie ** 1050 personnes.
Des douzaines d'entreprises ont été crées grâce à la participation étrangère, en provenance des U.S.A., du Canada, d'Australie, de Russie, de France et d'Italie.
Il ne faut pas oublier la diaspora qui selon la formule du Président Ghoukassian :

« Si l'Azerbaïdjan a le pétrole, les Arméniens ont la diaspora ».

La viabilité du Karabagh tient du passage de l'humanitaire, à une logique d'investissement. D'ailleurs la loi prévoit une exonération d'impôt pour les investisseurs.
Quelques usines ont été crées. Une usine de traitement de bois, des ateliers de bijouterie, de taille de diamant, d'assemblage de montre, de haute couture sur la soie (la robe de Miss Arménie, qui a été la Dauphine de la Miss Europe 2005 a été élaborée au Karabagh), de tapisserie, d'une minoterie qui fournit la farine utilisée à la production de la nouvelle usine de pâtes alimentaires. Ainsi que de nombreux hôtels et restaurants, car le tourisme, peut être une importante source de revenu.

L'économie principale, du KARABAGH, est pratiquement l'agriculture et l'élevage.
Mais la mentalité, les moyens matériels, font une dissémination de la production.
Neuf dixièmes de la population appartient au monde rural, dû en grande partie à la distribution de terres gratuites ( 0,6 hectares par habitant).
L'agriculture représente la première source de rentrée dans les caisses de l'Etat.
La production de blé bat d'année en année, tous les records de production, étant excédentaire, il est exporté, de même que le tabac, malgré le problème de l'irrigation, qui reste capital. La distribution est délabrée et, provoque l'abandon de certaines terres
Le raisin, dont la qualité s'est améliorée, est de plus en plus cultivé car il nécessite moins d'eau que le blé, alimente des usines vinicoles, et de production d'alcools (vodka, eau-de-vie, et d'un cognac local, appelé brandy)
Et, pour la première fois, depuis 30 ans, nous parlons d'exportation excédentaire
Il ne faut pas oublier l'apiculture qui commence à dépasser le stade artisanal, pour exporter le miel (tout à fait naturel, du fait de l'absence de pollution).
Ce qui n'empêche pas l'eau, et la commercialisation de nombreuses sources d'eau minérale, très riche en fer qui a des vertus thérapeutiques.
Le Karabagh, n'ayant pas d'accès à la mer, dépend pour ses échanges extérieurs de son infrastructure routière vers l'Arménie d'une part et, pour relier les villages entre eux.
D'où l’intérêt de terminer au plus vite l'arête dorsale Nord /Sud.
En dehors des productions artisanales, le « ori » (alcool de mûres blanches) est produit dans des établissements modernes, dans les normes européennes. L'une d’elles, grâce au concours de tonneliers français, fabrique et vend maintenant des fûts en bois de mûrier, afin de faire vieillir l'alcool dans le même bois que l'alcool.
Ils y produisent aussi la vodka.
Les mûriers à soie, sont très nombreux mais, la production de la soie n'est pas significative aujourd'hui, car alors, la Soierie du Karabagh employait 2500 personnes.
Tout le tissage s'effectuait sur le site, mais la teinture et le produit fini était réalisé en Azerbeidjan, ce qui encore, privait le Karabagh des profits importants.

L'élevage bovin, porcin et avicole, s'est beaucoup développé.
J'ouvre une parenthèse sur la qualité du porc, au goût incomparable et si particulier du Karabagh qui n'a pas son pareil. Il est très souvent utilisé pour les « khorovats », (grillades au feu de bois), accompagné de « touti ori ».

SITES ET MONUMENTS.

L'ancienne capitale du KARABAGH, CHOUCHI a été déplacée à KHANKENDI,
ancienne appellation de STEPANAKERT, distant de 10 Kms, où se trouve le bâtiment présidentiel, les ministères et le Parlement.
Elle a été nommée, STEPAN.AKERT, du nom dirigeant communiste,
STEPAN CHAHOUMIAN. Né à Tiflis en 1878 il a été disciple de Lénine. Sa bravoure et son nationalisme lui ont été fatals. Arrêté par les britanniques à Krasnovodsk, avec 25 autres commissaires, il a été déporté dans les déserts du Turkménistan et exécuté le 20 septembre 1918.
Parmi les Kharabaghtsis célèbres citons aussi un personnage illustre, Joachim Murat, Maréchal de France, Roi de Naples, et puis, Rostom, l'un des compagnons les plus fidèles, de l'Empereur Napoléon, et grand père de l'auteur dramatique, Edmond Rostand. L'un et l’autre, étaient dit-on, du Karabagh.

CHOUCHI, la ville pittoresque au charme indéfinissable, nommée Chikakar au Moyen Age, joint la présence du passé et, aussi la tristesse de la ville martyrisée qui garde les stigmates de la guerre. Haute de 1800 m. elle surplombe la capitale de 1000 mètres.
Pour y accéder nous empruntons la route dorsale Nord - Sud, vitale pour les liaisons, et construite par les efforts conjugués du Fond Arménien, et de toute la diaspora.
CHOUCHI, a été une forteresse construite en 1795. La ville alors reconnue pour capitale des Khanats du Karabagh, et a été pendant des siècles un petit joyau caucasien.
C'était alors un centre culturel, avec des imprimeries, donc des journaux et magazines, un théâtre et un hôpital. Elle a été la 3ème ville la plus importante du Caucase, après Tiflis et Bakou. Elle était surnommée « Le Petit Paris Arménien ».
Elle était un joyau d'architecture, parcourue de ruelles, avec des petits parcs de verdure, et de beaux immeubles anciens avec des balcons de bois ouvragés.
D'ailleurs elle a été un haut lieu de villégiature de la nomenklatura.
En 1805, Ibrahim Khan pour ne pas céder aux assauts de Aga Mohamed de Perse, demande la protection aux russes, qui ne l'annexent formellement qu'en 1812.
Au début du 19ème siècle, le KARABAGH étant devenu territoire russe, il y régnait alors le calme et la prospérité.
La vie économique s'y est rapidement développée, avec la construction de routes, d'écoles, et par la production de tapisserie, de joaillerie et de soie.
Des soieries ont même été fournies au Palais de l'Elysée à Paris.
A cette époque on comptait dans la ville, 6 églises en activité, et 10 prêtres.
Les immeubles dévastés, les vieilles maisons en pierre avec des balcons de bois ouvragés, vestiges de l'architecture arméno russe du XIX° siècle, des bâtiments publics, des maisons de notables, en pierre et en bois, restent encore un témoignage de ce qu'a été cette ville.
Le cimetière arménien, dans lequel se trouve des pierres tombales du début du 17ème et du 19ème siècles, est coupé en deux, par la volonté des azéris, par une route qui la traverse. Le lieu est pris par les ronces, beaucoup de tombes sont retournées, profanées, manifestement depuis longtemps, car il ne faut pas oublier que CHOUCHI a déjà été le théâtre d'une bataille cruelle le 23 mars 1920, entre Arméniens et Azéris, entraînant le massacre de la population arménienne de la ville. Le couvent de Kusanah Vank constuit en 1816, par la volonté de la famille Bahatriants, et qui était la plus vieille construction de Chouchi, à été détruite pendant ces massacres et, définitivement rasé par les autorités azéries en 1960.
Ces crimes haineux ont causés la mort de plus de 20.000 personnes.
Ils ont été commis par les Azéris et l'assistance du corps expéditionnaire turc, en violation d'un accord entre le Conseil national du Karabagh et la république démocratique d'Azerbeidjan.
CHOUCHI, dont l'église KAZANTCHETSTOS,  dessinée par l'architecte Simon Der Hakobyan désaffecté à la suite des massacres de 1920, elle a servie de grenier à blé , puis de garage ; devenue Q.G. azéri durant la guerre, a été le siège de violents combats. Les azéris, y stockaient les armes et les munitions espérant se préserver des attaques arméniennes.
Profitant de la situation élevée de la ville, ils pilonnaient, STEPANAKERT, située à 11 Km à contre bas, sans répit avec les missiles Grad, semant la mort et ravageant la ville.
Avec l'offensive arménienne du 8 mai 1992, Chouchi est reprise, et libérée.

Cette victoire écrasante a été le tournant décisif de la guerre. La prise de la ville par les troupes arméniennes a eu lieu contre la volonté du Président Der Pétrossian qui était en Iran pour négocier la paix. Mais Robert Kotcharian, alors Président du Comité à la Défense, prend l'initiative de lancer l'attaque, victorieuse, sans son aval.
Les ruines témoignent encore à la fois la violence des combats, et l'enjeu que représentait la prise de CHOUCHI. Quant à l'Eglise, complètement détruite, elle est aujourd'hui, reconstruite, et son clocher domine fièrement la ville.
Elle reste une lueur d'espoir dans une ville meurtrie.
C'est le siège du Catholicos du Karabagh, le Monseigneur : Barkev MARDIROSSIAN, qui dépend du Catholicosat de tous les Arméniens, qui incarne l'unité spirituelle
Deuxième ville du Karabagh, elle comptait 40.000 habitants en 1920, et aujourd’hui 4.000 habitants, vivent dans les immeubles réaménagés, et redonnent une vie à la cité, en cours de reconstruction.
CHOUCHI, compte aussi deux mosquées perses du XIXe siècle, marquées par la guerre, mais qui seront rénovées, ... par les Arméniens. C'est ce qui nous distingue.
Si l'on veut respecter sa culture, il faut respecter celle de l'autre.

La Mosquée avec ses deux minarets a été préservée de la démolition par un Arménien qui s'est interposé, pour ne pas la détruire, devant le tankiste qui s'apprêtait à la pulvériser.

Un autre haut lieu du Karabagh, près du village de Vank, le monastère Saint Jean Baptiste, de KANTSASSAR, qui reste la perle du Karabagh. Situé sur les monts dominants la rivière Khatchénaget, a été un centre spirituel, et siège du Catholicosat de l'Eglise jusqu'en 1815.
La traduction est : « Mont du Trésor », car il abriterait les reliques de Saint Jean Baptiste sous l'autel, d'autres prétendent que cette appellation serait en relation avec des mines d’argent qui seraient sous la montagne.
Il a été construit entre, 1216 et 1238, en tuf, (la pierre volcanique locale), dont les couleurs varient du jaune, à l'ocre jusqu'au brun, au sommet d'une montagne, dans un paysage forestier merveilleux.
Il a été inauguré en 1240, en présence de 700 religieux et de 120 laïcs.
Quand nous pensons aux difficultés de communications de l'époque, nous comprenons l'importance de cette construction, lieu de pèlerinage.

Et s'il fallait une preuve que les terres étaient arméniennes, KANTSASSAR, en est une.
Ici, comme en Arménie, les monastères n'avaient pas uniquement une fonction religieuse, mais étaient aussi des centres culturels et politiques.
KANTSASSAR n'est pas en reste. Bien au contraire il a toujours été un centre de résistance à l'occupation.
Le site a été le siège de violents combats. Le prêtre, Père Ohannès (Jean) a même dû interrompre la messe et, sans hésiter prendre sa « kalachnikov » et avec quelques personnes, afin de repousser et chasser les assaillants qui montaient à l'assaut, appuyés par l'aviation. Une roquette encore plantée sur le mur d'enceinte, en témoigne.
Une messe solennelle a été célébrée par Monseigneur Barkev le 1er octobre 1998. Cette cérémonie ardemment souhaitée , n'était pas seulement une messe, mais un SYMBOLE de la continuité de notre NOBLE combat pour la liberté. Après la cérémonie, Monseigneur Barkev, a fait remarquer : " Depuis des dizaines d'années, on a essayé de briser la Foi des Karabaghtsis. Et aujourd'hui Kantzassar s'est relevé et a ouvert ses portes. Demain d'autres monastères et d'autres églises feront de même. Dieu est toujours avec nous; et nous nous sommes avec Lui, et je suis persuadé qu'un avenir meilleurs nous attend".
Malgré la période difficile où on été prononcées ces paroles, le Monseigneur voyait dans l'avenir un rayon de lumière, et il en était persuadé. Cette célébration a été télévisée et diffusée dans de nombreux pays. Le collaborateur de la télévision russe a déclaré: " Le peuple qui a réussi à rouvrir une église dans ces conditions si difficiles, est invincible". Le temps a prouvé la véracité de ces paroles et les cloches y ont à nouveau résonné après 60 ans de silence forcé, preuve de notre renaissance et de la foi pour préserver notre religion, notre culture et nos terres.

Un magnifique clocher octogonal, surplombe l'église, qui comporte de magnifiques sculptures représentant des personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament. Sur la face ouest, un grand bas-relief de la crucifixion, et des riches sculptures avec des motifs géométriques, inspirés du style perse, et aussi des motifs de la nature :
* vigne,* raisins, * grenades ; et de la faune : ¤ aigles, et ¤ Paon, qui se retrouvent souvent sur les édifices religieux arméniens du 13e siècle.
En haut du dôme, un bas relief, représentant les bienfaiteurs soutenant l'église qu'ils ont fait édifier.
Au 17ème siècle, une enceinte de protection, et des cellules pour les moines, ont été construites. Les travaux de reconstructions d'un séminaire sont en cours.
L'intérieur est divisé en deux parties : « le gavit » qui est le parvis où demeuraient ceux qui n'étaient pas baptisés, et la nef où se déroule la messe, impressionnante de mystère et de sobriété. Il est à remarquer le plafond ciselé en « nid d'abeilles ».
Une messe est célébrée tous les dimanches, avec la participation d'une chorale.

D'autres sites restent encore à découvrir : je citerais simplement les monastères de : DADI VANK et AMARAS.

DADI VANK, du nom de St Dadi, l'un des 70 disciples de l'apôtre Saint Thaddée qui propageait le christianisme dans cette région. Le monastère aurait été érigé sur sa tombe.
Il se trouve dans la région historique du Karabagh : le Kelbadjar. C'est un complexe monastique datant du 1er siècle de notre ère, qui comprend la Cathédrale proprement dite, l'Eglise de la Sainte Vierge, une chapelle et des bâtiments servant de cellule pour les moines. Nous y parvenons par un chemin escarpé, et c'est soudain l'apparition devant ces merveilles de l'architecture médiévale. Malheureusement son état de conservation est défectueux, malgré quelques réparations effectuées.

AMARAS, est un monastère fondée au 4ème siècle par Krikor l'Illuminateur,( ainsi nommé, car il a converti les arméniens au christianisme en 301). Dévasté à plusieurs reprises , au 5ème siècle par les Perses qui voulaient rétablir le paganisme en Arménie, puis restauré à la fin du siècle, à nouveau saccagé en 640 par les Arabes, et reconstruit au 9ème siècle. Il fut un centre culturel et religieux. C'était la première Eglise de l'Artsakh. C'est là que Mesrob Machtots, le créateur de l'alphabet arménien, (entre les années 401 et 405), a créé la première école et, y a enseigné à lire et à écrire l'arménien. C'était jusqu'au 6ème siècle la résidence de l'Archevêché. Sous l'autel, dans la crypte se trouve une sépulture de pierres blanches polies où fut enterrée en 338, son petit-fils Grégoris. Ceci est attesté par une inscription gravée en arménien sur le mausolée qui est le plus ancien monument du Karabagh.
Le monastère est entouré de remparts et de 4 tours défensives à chaque angle. Il servait de refuge pour les pèlerins, d'abri pour les caravanes et, la population s'y réfugiait en cas de danger.

Mais aussi, AGDAM, la ville florissante essentiellement turque, qui comptait avant la guerre 160.000 habitants qui est devenue un paysage de désolation qui rappelle l'intensité des combats pour conquérir la ville, où se dresse au-dessus des ruines et de la poussière, deux minarets mutilés mais existants toujours. Agdam reste une zone tampon.

Ce très bref résumé devrait vous inciter à découvrir, cette belle contrée, sa nature belle et sauvage, de fréquenter les Karabaghtsis, des gens simples et généreux, et d'apprécier leur hospitalité.
Au nom de cette population martyrisée notre devoir est de les soutenir. Ils ont besoin de savoir qu'ils ne sont pas oubliés. Leur sacrifice ne doit pas être vain. Leur victoire est, une victoire pour la nation arménienne toute entière qui doit restée unie et, une renaissance idéologique qui répond à notre besoin de justice.
Ces territoires sont les nôtres, ils appartiennent à ceux qui y vivent depuis toujours, et les menaces et les rodomontades des dirigeants azéris n'y changeront rien.

LES SYMBOLES
* La vigne, symbole du renouveau, passait pour une plante sacrée, et son produit le vin pour la boisson des dieux. Elle était identifiée comme la plante du paradis. Comme l'église elle a besoin de soins précieux. Le vin tiré du raisin, est le sang de Dieu. Le patriarche NOÊ a planté pour la première fois la vigne, dans la fertile plaine de l'Ararat, où il avait débarqué après le Déluge.

* La grenade, est le signe de la fécondité et de la renaissance, car les graines du fruit contiennent des pépins porteurs de nouvelle vie. Ouverte, elle laisse apparaître, les grains unis ensemble, unis comme dans la fraternité. Sa couleur, rouge rubis, est couleur du sang et du feu, comme le feu de l'amour. Elle comporte 365 grains comme les 365 jours d'une année. Le fruit de la Connaissance donné par Eve à Adam n'était pas une pomme mais, bien une grenade.

* L'aigle : le roi des oiseaux, est celui de tous les oiseaux qui vole le plus haut et qui ose regarder le soleil fixement sans se brûler les yeux, et de plus il peut voir les deux côtés opposés. Avec son vol en altitude, il devient l'intermédiaire entre le haut et le bas, entre le ciel et la terre
C'est le symbole de la lutte du bien contre le mal. Avec les ailes déployées, il évoque la croix. Il tue le serpent, qui personnifie le Mal. On comprend mieux pourquoi le christianisme a fait de l'aigle l'emblème de Saint Jean l'Evangéliste
Avant la naissance du christianisme on lui attribuait une fonction de messager divin, de porteur de Lumière. C'est un symbole de la Connaissance des Mystères, lui conférant un pouvoir sur le monde, d'où les liens avec la puissance royale.

* Le paon : en raison de la roue somptueuse que forment ses plumes de sa queue est un symbole de la roue solaire. Il est donc dans la tradition chrétienne signe d'immortalité. Sa chair passait pour imputrescible, symbole du Christ au tombeau.
Et une croyance populaire considérait que son sang écartait les démons.

N.B.: * * Certaines données en chiffres peuvent avoir évoluées depuis cette date.

Ch.G. Nigoghossian : * * 10 Octobre 2004

PROPHÉTIE du PEINTRE MARDIROS SARIAN( 1880-1972)

Après l'époque de crainte et de persécution de Khroutchev, succéda l'époque de Brejnev, un peu plus tolérante. C'est alors qu'un groupe d'intellectuels, avec à leur tête Haïk Iskendérian,un architecte de renom, ont pensé que le moment était favorable pour prôner une politique de changement et de renouveau politique. Et malgré l'omniprésence de la police secrète ils ont formé un parti: "Au Nom de la Patrie",

Alors qu'il était interdit de parler du génocide des Arméniens, le 24 avril 1965, poussé et encouragé par les initiatives de la Diaspora,célébrant le 50ème Anniversaire , ils ont décidé d'envoyer simultanémant avec des dirgeants de l'Artzakh, une lettre ouverte aux dirigeants du Comité Central à Moscou, pour leur exprimer le désir de réunir l'Artzakh qui avait été séparé de l'Arménie, par les bons soins de Staline en 1923. Ils joignent à la missive plusieurs dizaines de milliers de signatures émanant de personnes de toutes couches sociales mais, pour avoir l'effet souhaité il leur fallait en premier lieu les signatures de personnes renommées, parmi lesquels BAROUYR SEVAG. qui signe.

La célèbre cantatrice KOHAR KASPARIAN, signe en leur souhaitant une bonne réussite.

Puis l'artiste, le Maître MARDIROS SARIAN, qui lors de l'entretien , après avoir attentivement écouté dit : "Je suis heureux d'entendre votre projet, et je vais le signer, tout en pensant que cela ne servira à rien. On ne reprend pas les terres avec des signatures, mais seulement avec les armes et le sacrifice du sang. Pour vaincre , il faur être fort".

Quelques mois après, le triste résultat a été que tous les membres du groupe ont été emprisonnés ou déportés combien les paroles du Maître ont été prophétiques, car quelques décennies après, les Arméniens ont libérés leurs terres occupées par les Azéris, aux prix de grands sacrifices .

Gloire et Honneur à ceux qui ont donnés leur vie sur les champs de batailles.

Article de Rouben Hovaguimian, en mémoire de Haïk Iskendérian

L’invention de l’Azerbaïdjan :
par Rouben Galichian (*)

Lorsque en 1918, le territoire situé au Nord du fleuve Araxe, est devenu indépendant, le nouveau pays a été nommé : Transcaucasie de l’Est et Transcaucasie de Sud.

Mais le parti Musavat a œuvré pour faire modifier cette décision et, de le nommer Azerbaïdjan. Ce nom n’a pas été inventé, mais « emprunté » à la province iranienne d’Azerbaïdjan, située de l’autre côté de l’Araxe et vieille de 2000 ans.

Cela a été fait dans l’intention d’englober la province iranienne, et franchir un pas de plus vers la réalisation du panturquisme. Avoir une ceinture de pays musulmans et turcophones de l’Asie Mineure jusqu’à la Mongolie.
D’ailleurs , en 1946, soutenue par l’URSS, la faction démocratique de l’Azerbaïdjan a tenté d’annexer la province iranienne, et même encore, en 1992, le Président de l’Azerbaïdjan, Eltchibey, a invité « les frères et les sœurs du sud du fleuve Araxe » à se joindre à eux dans un Azerbaïdjan unifié.

L’actuelle République d’Azerbaïdjan se compose d’un mélange de Perses, d’Iraniens, de Kurdes, de Talyches, d’Udis et de Lezguines (ces deux derniers sont les héritiers des Albanais du Caucase) et de Seldjoukides et Mongols, généralement connus sous le nom de Tatars. La langue est devenue le turc azéri.

Lorsque le territoire a été nommé Azerbaïdjan en 1918, les habitants ont été nommé Azéris. Mais la population qui est un mélange de race s’est longtemps appelée Tatars.

Nous devrions pour faire la différence entre les deux populations appeler le habitants de la République de l’Azerbaïdjan les > Azerbaïdjanais, et ceux habitants en Iran les > Azeris.

Soutenu par le grand frère turc, les Azerbaïdjanais continuent à effacer les traces de l’héritage culturel arménien en détruisant les monuments arméniens, en profanant les cimetières pour tenter de prouver que les arméniens n’ont jamais vécu dans le Caucase Sud et que ce territoire appartient au patrimoine azéri. Ils ont même nommé le territoire de la République Arménienne « l ’Azerbaïdjan Occidental ».

C’est une forme de génocide culturel.

Et, s’il ne fallait qu’une seule preuve pour montrer que les territoires de l’Artsakh nous pouvons citer les découvertes archéologiques très importantes de Dikranakert.

La propagande azérie est très caustique, et l’Arménie ne prend pas assez activement le contre-pied de ces mensonges.

Les premières plaintes adressées à l’UNESCO et à l’UE, l’ont été par des particuliers et des organisations. Heureusement depuis 1978, la RAA (Recherche sur l’Architecture Arménienne) sous la direction du Dr Armen Haghnazarian, a recensé des milliers de monuments et khatchkars détruits et dont certains ont disparu depuis. Les moyens mis à disposition sont trop faibles. Il serait bon que le gouvernement réagisse en aidant effectivement la RAA , afin de préserver notre patrimoine culturel.

Rouben Galichian, né à Tabriz en Iran, d’une famille immigrée de Van en 1915. Après des études à Téhéran, il va en USA à Birmingham où il est agrégé de l’Université d’Aston .Dr Honoris Causa de l’Académie des Sciences d’Arménie.
Dans cet ouvrage, face à la politique mensongère de la République de l’Azerbaïdjan, il répond à la falsification de l’histoire, sur les faits concernant, la nation, les terres et les monuments arméniens.

 KANTSASAR
du livre de Angela Sahakian : « Images réelles : P. 266 »

Le nom du village de VANK (monastère en français) provient de sa proximité du monastère de Kantsasar (Mont du Trésor).

Initialement et jusqu’au milieu du19e siècle, ce village était autour du monastère, c’est ensuite qu’il a été transplanté vers le Nord.

Tout autant que le monastère, la population arménienne de Vank, ont eut un rôle inestimable dans l’histoire du peuple arménien, car il n’a pas eu qu’une fonction religieuse, il a aussi été un centre culturel et politique.

Situé sur les monts dominants la rivière Khatchen, dans un site imprenable, entouré de montagnes verdoyantes, il a été construit par le grand Prince Khatcheni Hasan Tchalalian (Tchalal Dola) , de 1216 à 1238, Il est considéré comme l’un des chefs d’œuvre de l’architecture arménienne . Le monastère de Saint jean Baptiste de Kantsasar, a été consacré en grande pompe en 1240 en présence de 700 religieux et de 120 laïcs, ce qui dénote l’importance de ce lieu de culte.

Dans les alentours on a trouvé des inscriptions gravées sur la pierre, qui prouvent, qu’avant l’édification de ce complexe, il y avait des constructions religieuses arméniennes. On y conserve les tombes de tous les membres les plus importants de la lignée du Prince Hasan Tchalalian.

Chaque pierre tombale représente une curiosité très intéressante.

Parmi les dignes héritiers de ce prince, courageux et patriote, nous comptons les célèbres personnalités du Karabagh, Henrik Boghossian, titulaire des sciences médicales, Raffig Boghossian, historiographe, Chahen Boghossian, son fils, Sergueï Boghossian, docteur en médecine, le célèbre médecin Jora Haïrabedian, sa fille aînée, professeur en médecine, Lida Haïrabédian, docteur en sciences technique, le professeur Hamlet Ardémian, le directeur de la cimenterie « MIGA », Naïra Mardirossian, chef du ministère l’armement, le commandant Mels Tchilingarian, l’actrice Jasmine Aserian, la chanteuse Madelena Aserian,
L’industriel, Lévon, Haïrabedian, a entrepris, ces derniers jours la réouverture de l’ancienne usine à bois, où travaille actuellement 150 ouvriers. Haïrabedian a non seulement ouvert des ateliers, mais il a donné du travail à de nombreuses familles, offrant ainsi des situations favorables aux jeunes, qui sont restés au village et ravivés les foyers de leurs ancêtres.

Haïrabédian a également apporté son soutien aux familles des jeunes qui se sont sacrifiés pour la patrie.

Le cours moyen de l’école de Vank a été dirigé durant de longues années, par le très compétent pédagogue, le directeur Lazare Sarkissian.
Depuis 10 ans, elle est dirigée par une diplômée de cette même école : Flora Bayramian.
L’école compte 250 élèves, parmi lesquels une trentaine ont de très bons résultats.

Les plus hardis, les plus dévoués, les héros du village, se sont levés dés le début, pour sauver leur terre ancestrale. Aucun azéri n’a pu mettre le pied à Vank et l’occupation de Kantsasar par les azéris, est restée une grande utopie, mais par contre le village a souffert des bombardements.

Le 1er mai 2001, j’étais dans mon village natal. Ce jour, a été l’un des jours les plus heureux de ma vie, lorsque venant de Stépanakert, ma voiture est arrivée dans la vallée du fleuve « Khatchen ». Mais, cette fois, le voyage m’a semblé différent, la route était plus agréable.

Lorsque je suis descendue de la voiture, j’ai entendu les sons de la flûte et du tambour, qui se répandaient dans tout le village. Ils provenaient d’un mariage.

Cette fois, je n’ai vu que des visages heureux, plein de confiance, de disponibilité, d’espoir et de foi en l’avenir. Le village se réveillait après, 10 ans.

Le Maire, Fetya Ohanian, a su disposer de toutes les valeurs humaines dans sa ville natale. Il a préservé, tant bien que mal, ce qui existe, et redonne quotidiennement la vie au village, chaque buisson, chaque pierre lui sont familiers.

Le village compte 1 400 habitants.

En premier lieu, ils ont reconstruit les maisons bombardées, rénové l’hôpital, amélioré l’état les rues. Lévon Haïrabedian est aussi impliqué toutes ces activités, c’est pour cela que les habitants de Vank lui sont, tout à fait, reconnaissants.

Espérons que les problèmes de canalisation d’eau potables seront rapidement résolus.

Angela Sahakian
2001

Angela Mnatsakyanian doctorante d’Arménie, spécialisée dans le Partenariat oriental, la Russie et le conflit du Haut-Karabagh, démontre que l’intégrité territoriale de la République d’Azerbaïdjan n’a rien de commun avec la République d’Artsakh, car l’Artsakh (Haut-Karabagh) n’a jamais fait partie de l’Azerbaïdjan indépendant, ni en 1918-1920 ni après 1991.

Le Haut-Karabagh est un conflit insoluble car les deux principes du droit international se contredisent : le droit à l’autodétermination et le droit à l’intégrité territoriale.

« Mais le tableau semble différent car l’Artsakh – le nom arménien historique du Haut-Karabagh – n’a rien à voir avec l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, et je vais démontrer pourquoi.

 

Période pré-soviétique

L’Artsakh fait partie intégrante de l’Arménie historique, il est mentionné dans les œuvres de Strabon, Pline l’Ancien , Claude Ptolémée , Plutarque, Dion Cassius et d’autres auteurs anciens. Les sources grecques antiques appelaient la région Orkhistene .

En revanche, l’Azerbaïdjan est un pays relativement jeune, qui est apparu pour la première fois sur la carte politique en 1918 sous le nom de République démocratique d’Azerbaïdjan (1918-1920). Il n’a jamais été formellement reconnu par la communauté internationale ou par la Société des Nations.

Au cours de 1918-1920, 95 pour cent de la population du Haut-Karabagh étaient des Arméniens, et ils ont convoqué leur premier congrès, qui a proclamé le Haut-Karabagh comme une unité politique indépendante. Le pouvoir législatif au Haut-Karabagh était exercé par les Assemblées des Arméniens du Karabakh.

Entre mai 1918 et avril 1920, l’Azerbaïdjan, soutenu par les unités militaires turques, a commis des actes de violence et des massacres contre la population arménienne du Haut-Karabagh.

Les efforts du gouvernement azerbaïdjanais pour résoudre le problème du Karabakh par des moyens militaires ont provoqué l’organisation de l’autodéfense du Karabakh.

Peu de temps après, des unités militaires de la République d’Arménie sont venues secourir la population opprimée du Karabakh et libérer complètement le Karabakh. Le 23 avril 1920, la neuvième Assemblée des Arméniens du Karabakh déclara le Haut-Karabagh partie inaliénable de la République d’Arménie.

Période soviétique

Le 30 novembre 1920, le gouvernement désormais soviétique d’Azerbaïdjan a adopté une déclaration reconnaissant le Haut-Karabagh, le Zanghezour et le Nakhitchevan comme faisant partie de l’Arménie soviétique . Le 4 juillet 1921, le Bureau caucasien du Parti communiste de Russie a convoqué une réunion plénière dans la capitale de la Géorgie, Tbilissi, au cours de laquelle il a de nouveau confirmé le fait que le Haut-Karabagh appartient à la RSS d’Arménie.

Cependant, dans les nuits du 4 au 5 juillet 1921, une nouvelle décision fut dictée par le dirigeant soviétique Joseph Staline, qui déclara : « En raison de la nécessité d’établir la paix entre les musulmans et les Arméniens… inclure le Haut-Karabagh dans la RSS c’est une large autonomie régionale avec un centre administratif de Shushi, inclus dans la région autonome.

Ces faits démontrent que le Haut-Karabagh appartenait à la RSS d’Azerbaïdjan, ni pendant la soviétisation de l’Azerbaïdjan ni après l’établissement du pouvoir soviétique en Arménie lorsque Bakou a reconnu tous les territoires contestés comme arméniens.

En revanche, avec ou sans violations procédurales, la légitimité de ce forum est sérieusement remise en cause.

La décision du Bureau caucasien du Comité central du Parti communiste russe-bolcheviks est un acte juridique sans précédent dans l’histoire du droit international : le parti politique d’un pays tiers, sans pouvoir ni juridiction légale, a décidé du statut du territoire du Haut-Karabagh.

En 1988, en réponse aux revendications d’autodétermination de la population arménienne du Haut-Karabagh, les autorités azerbaïdjanaises ont organisé des massacres et un nettoyage ethnique des Arméniens sur l’ensemble du territoire azerbaïdjanais, notamment à Sumgaït, Bakou et Kirovabad .

Processus d’indépendance :

Le 2 septembre 1991, sur la base de la loi de l’URSS sur les « procédures de résolution des problèmes de la sécession d’une république fédérée de l’URSS », une session conjointe des députés de tous les niveaux du Haut-Karabagh et de la région de Chahumyan a proclamé la l’indépendance de la République du Haut-Karabagh (NKR), qui a été renforcée par le référendum sur l’indépendance du Haut-Karabagh, où 99,89 % des participants ont voté « en faveur » de l’indépendance.

Le 18 octobre 1991, la République d’Azerbaïdjan a confirmé son indépendance par l’adoption d’une « loi constitutionnelle sur l’indépendance de l’État ». Le même acte constitutionnel considérait l’établissement du pouvoir soviétique en Azerbaïdjan comme une « annexion par la Russie soviétique » qui « a renversé le gouvernement légal d’Azerbaïdjan ».

Ainsi, la République d’Azerbaïdjan a déclaré l’établissement du pouvoir soviétique à Bakou illégal et a rejeté tout l’héritage politique et juridique soviétique.

Lorsque la République d’Azerbaïdjan a rejeté l’héritage juridique soviétique en 1991, le sujet international auquel les territoires ont été adoptés en 1920 a cessé d’exister.

En rejetant l’héritage juridique de la RSS d’Azerbaïdjan de 1920-1991, la République d’Azerbaïdjan a perdu toutes les revendications sur les territoires passés à l’Azerbaïdjan soviétique en juillet 1921, à savoir le Haut-Karabagh.

Il est important de souligner que le Haut-Karabagh et l’Azerbaïdjan sont devenus indépendants selon la même loi soviétique interne, de sorte que les bases juridiques de l’indépendance de ces deux républiques sont équivalentes.

Étape actuelle :

En 1991, l’Azerbaïdjan a lancé une guerre contre le Haut-Karabagh, qui a duré jusqu’en mai 1994, lorsque l’ Azerbaïdjan, le Haut-Karabagh et l’Arménie, via la médiation de la Russie, ont signé un accord de cessez-le-feu . Le fait que l’Azerbaïdjan ait signé un accord de cessez-le-feu avec le Haut-Karabagh est la preuve que le Karabakh était considéré comme une entité juridique distincte.

Pendant toutes ces années, les autorités azerbaïdjanaises, disposant de toutes les ressources nécessaires et d’un partenaire militaire permanent (la Turquie), ont continué à violer l’accord de cessez-le-feu.

Les affrontements frontaliers se sont transformés en guerres à l’été 2014, et en avril 2016, les deux fois, les activités militaires ont été stoppées par la médiation de la Russie.

Le 27 septembre 2020, l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie et avec la participation de combattants terroristes étrangers, a lancé une nouvelle guerre contre l’Artsakh. Des milliers de soldats des deux côtés ont été tués avant que le cessez-le-feu ne soit conclu.

Pourtant, maintenant, la République d’Artsakh n’a plus de statut, et il n’y a aucune garantie réelle que les Arméniens d’Artsakh ne seront pas confrontés à un nouveau nettoyage ethnique,

par Jean Eckian le dimanche 12 septembre 2021
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